lundi 18 décembre 2017

Comme un ours mal léché

Les ours, bruns ou blancs, sont d’impressionnantes icônes populaires et compensent leur aspect pacifique par un instinct de prédateur orné de griffes et de crocs de grandes tailles. Ils bénéficient en outre d'un capital de sympathie à peine entamé par les quelques terribles accidents mortels dont ils sont responsables depuis le XIX siècle.

Photographie de la société des antiquaires de Picardie, Le montreur d'ours - 14Fi70/54 ; N CH 699 - Plaque de verre, négatif noir & blanc - 9 x 12 cm


Autrefois abondant en Europe, l'ours se prête plutôt bien aux exercices que lui inculquent, souvent dans la douleur, ses premiers maîtres.
En effet, pendant longtemps la meilleure manière d'apprendre à danser à un ours s'est bornée à le placer sur une plaque de métal chauffée par le dessous. Ainsi pour tenter d'éviter les brûlures, l'animal se dresse naturellement sur ses pattes postérieures et esquisse, du point de vue du dresseur, ce qui ressemble à une danse. Il ne faut pas très longtemps pour que la malheureuse bête assimile le lien entre musique, chaleur et douleur.

De plus, les facultés d'apprentissage de la douce créature, sa bonhomie, son allure touchante et pataude, ont largement contribué à effacer sa sauvagerie auprès du public et bien peu de spectateurs l'assimilaient, au bout du compte, à un fauve.

Par ailleurs, les chevaux, les ours, les singes et, dans une moindre mesure, les chiens, ont été longtemps les partenaires traditionnels des tziganes. Peu exigeants, faciles à entretenir, résistants aux conditions les plus rudes, ces animaux sont devenus emblématiques du voyage et la plupart des gravures qui illustrent l'existence de ces compagnies errantes montrent l'une ou l'autre de ces bêtes devenues à leur tour, au même titre que la musique et la bonne aventure, des symboles précieux du peuple tzigane. Il est resté un efficace partenaire pour les circassiens et les forains qui semblent avoir pris le relais des tziganes à la fin du XIX siècle.


Le saviez-vous?

Le poil de l'ours blanc n'est pas blanc mais translucide. C'est la réflexion de la lumière qui donne la couleur blanche à son pelage. Sa peau est quant à elle noire afin d'absorber au mieux la lumière pour conserver au maximum la chaleur solaire, mais ne se voit pas sous son épaisse fourrure.  

dimanche 3 décembre 2017

Journée internationale des handicapés

Dès 1801-1802, Louis-Claude Petit de l'Ecole de Médecine de Paris, évoque dans sa thèse que l'amputation est sans nul doute l'opération chirurgicale recquierant le plus de connaissance de la part du médecin opérant. Elle ne nécessite effectivement pas que dextérité et rapidité d'action de sa part, ce dernier doit aussi savoir juger sainement du besoin réel d'une telle opération, déterminer le moment le plus favorable à sa réalisation ou encore choisir le protocole le plus adapté.

Un cul-de-jatte à côté de l'Ecce Homo, rue Dumont-d'Urville à Cayeux-sur-Mer - 14Fi4/19 P ROS 4/19 (1900-1910) - Photographie noir & blanc - 13 x 18cm.


Le danger de l'amputation, compétence du chirurgen mis à part, réside dans les accidents qui en résultent : la douleur post-opératoire, l'inflammation exaltant la sensibilité de la zone amputée, la suppuration des ligaments et des nerfs, ou encore les désordres circulatoires occasionnés par le reflux sanguin.

Les opérants ne doivent jamais s'écarter d'une règle fondamentale ayant mis du temps à être pleinement assimilée par les corps médicaux : pour ce type de chirurgie, il ne faut jamais emporter d'autres parties en plus de celles qui méritent d'être sectionnées. L'amputation ne doit être qu'une ultime ressource pour conserver la vie du malade. Il est notamment arrivé qu'une jambe entière soit amputer lorsqu'il n'y avait qu'une partie du pied qui était affectée. Les chirurgiens ont d'ailleurs souvent prononcé en diagnostic que les entorses, les caries, les ankiloses ou encore les impacts de balles ou d'éclats de bombes exigeaient l'amputation. Une partie cependant s'est élevée contre la pratique abusive de cette opération.

De plus, le chirurgien Germain Leviels expose dans son essai de 1802-1803 que les cas d'amputation pour des blessés par balle, notamment aux membres inférieurs, doivent êtres précisement restreints. Selon lui, c'est surtout la profondeur de la balle et la complexité de la blessure qui déterminent l'aval ou non d'une amputation. Au niveau de l'articulation du genou, la destruction de vaisseaux sanguins dont les artères, couplée à des fractures trop fragmentées du trio fémur-rotule-tibia, peut justifier la section du membre.


Le saviez-vous?
Douglas Bader eut un accident de voltige en 1931, ce qui lui valut une amputation des deux jambes. Grâce à des prothèses en aluminium, il devint l'un des plus grands pilotes anglais de la Seconde Guerre mondiale avec 22 victoires confirmées. Prisonnier en 1941, il reçu une nouvelle paire de prothèses au cours d'un bombardement mais ses geôliers finirent par les lui confisquer à cause de ses tentatives d'évasion.

mercredi 29 novembre 2017

Å vol d'oiseau

À l'origine, comme les ballons utilisés dès la fin du xviiie siècle lors des guerres de la Révolution française puis pendant la guerre franco-prussienne, l'aviation devait n'être utilisée qu'en survol de reconnaissance des lignes ennemies. C'est la Première Guerre mondiale qui donnera naissance à l'aviation de guerre.

Soldats autour d'un avion de chasse allemand (Guerre 14-18). Cote 35FI458 - Archive photographique de la société photographique et cinématographique de Picardie. Archives départementales de la Somme. Plaque de verre simple 8.8x6.4 cm

Si l’année 1914 révèle le potentiel de l’aviation dans d’autres domaines que celui de l’observation, l’année 1915 signe l’année des expérimentations et de l’organisation de cette nouvelle technologie au service de la guerre. Les escadrilles vont se spécialiser selon les missions (observation, bombardement, chasse…), les aviateurs perfectionnent leurs techniques et les avions bénéficient d’un progrès sans cesse croissant.
Au commencement de la bataille de la Somme en juillet 1916, la plupart des escadrons du  Royal Flying Corps (RFC) étaient encore constitués de modèles BE.2c qui s'étaient révélés être des cibles faciles pour les Eindeckers allemands. D’autant plus que les nouveaux modèles britanniques comme le Sopwith 1½ Strutter étaient encore trop peu nombreux et les nouveaux pilotes furent envoyés au front avec seulement quelques heures de vol.
La supériorité aérienne alliée fut maintenue durant la bataille et inquiéta le haut-commandement allemand. La réorganisation complète de la Luftstreitkräfte mena à la création de bombardiers stratégiques qui bombardèrent le Royaume-Uni en 1917 et 1918 et à celle des escadrons d'attaque au sol qui se distinguèrent à la bataille de Cambrai et durant la seconde bataille de la Marne. Cette réorganisation permit surtout la création des unités de chasse spécialisées. À la fin de l'année 1916, ces unités détentrices du tout nouveau Albatros D.III rétablirent la supériorité aérienne allemande bien qu'elles aient été formées une année après leurs équivalents britanniques et français.
Durant la Grande Guerre, l'armée de l'air allemande utilisa une grande variété d'aéronefs dont les avions de chasse. Ces derniers déchaînèrent le plus les passions grâce aux « as » comme Manfred von Richthofen, surnommé le « Diable rouge » par les français, « Red Baron » par les britanniques. L’Allemagne développe en moyenne à l'époque un nouveau modèle tous les 6 mois  et l’assortit d’un moteur différent.
Enfin, jusqu'en 1918, tous les avions de l'armée allemande, ainsi que ceux de l'armée d'Autriche-Hongrie, porteront l'insigne de la Croix de fer, puis une croix formée de deux poutres droites, un insigne qui deviendra très familier pendant le IIIe Reich. À la suite de l'Armistice en novembre 1918 et comme prévu par le traité de Versailles, l'armée de l'air allemande est dissoute et ses avions militaires détruits.


Le saviez-vous ?
Lorsqu'un avion ou un bateau est en détresse, l'usage radio-téléphonique est de prononcer "Mayday". Ce mot est en fait une déformation de la phrase française "Venez m'aider", qui aurait été prononcée par un pilote français en détresse et qui fut comprise par l'opérateur anglais sous le terme "Mayday".

mardi 21 novembre 2017

Hissez haut Santiano !

En cette journée mondiale des artisans et travailleurs de la mer, un petit article sur la pêche et les voiliers s’impose afin d’honorer ces ouvriers du Grand Bleu. 


Petit voilier dieppois "immatriculé DI 460" le long le quai des marchandises. Plaque de verre - positif couleur. Archives départementales de la Somme. 19Fi9


Dès le début du XIXe siècle, la vapeur entre en lutte avec la voile aussi bien pour le commerce que dans la marine de guerre. C'est d'ailleurs seulement les marines de guerre qui ont les moyens de construire des navires à propulsion par vapeur. Qui plus est, rapidement les navires militaires deviennent trop lourds pour les manœuvres à voile à cause de l'armement auquel s'ajoute désormais le blindage. La marine de commerce reste quant à elle fidèle plus longtemps à la voile. 

Il faut attendre la vieille de la Seconde Guerre mondiale pour que les derniers grands voiliers disparaissent. Cependant les voiliers de petite taille perdurent localement pour la pêche ainsi que pour la plaisance (qui s'étend aux classes populaires). D'ailleurs, l'ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Rouen en 1842 puis son prolongement au Havre en 1847 ouvre les portes du "yachting" aux voyageurs parisiens. 

Plus localement, le Tréport ainsi que Mers-sur-Bains étaient des ports adaptés pour le cabotage comme pour les transports sur de grandes distances. Ils offraient un abri sûr contre le mauvais temps car ils ont été aménagés dans des rades. Si les navires manquaient le port de Dieppe, ils risquaient d'être poussés par les vents d'aval jusqu'à l'entrée du Pas-de-Calais. 

Ce sont alors les voiliers les plus petits (comme celui présent sur la photographie) qui servent principalement à la pêche ou pour le cabotage, c'est-à-dire le transport de marchandises sur de petites distances le long de la côte. Ces voiliers portent généralement un ou deux mâts : ce sont des sloops et des cotres (un seul mât), des ketchs et des goélettes (deux mâts).



Le saviez-vous ? 
Le lapin est un animal maudit dans la marine et il est interdit de prononcer ce mot sur les bateaux. Cette superstition vient de l'époque où les marins emportaient à bord des animaux vivants (dont des lapins), pour pouvoir les manger pendant les longues traversées. Les lapins s'échappaient parfois, et rongeaient les cordages ou la coque, provoquant des catastrophes à bord.

mardi 14 novembre 2017

Winter is coming

La région de l'Oise et plus particulièrement la ville de Creil a connu plusieurs hivers rudes à la fin du XIXe siècle. En 1871-72, et plus tard celui de 1895 présenté sur la photographie. 




Mais c'est certainement le désastreux hiver de 1879-1880 qui restera le plus marquant et celui comportant le plus de sources historiques. Il commença dès novembre et au 3 décembre, le thermomètre accusait déjà -7°C. Le lendemain, une tempête de neige intense débuta au matin paralysant de plus en plus les trains au cours de la journée, si bien que plus aucun train ne pouvait circuler le matin. Le personnel mit alors des jours à déblayer les voies sans cesse encombrées par de nouvelles tempêtes de neige.

Ainsi, même avec quelques légères accalmies, des irrégularités, désespérantes pour les voyageurs, durèrent pendant un mois et des entraves commerciales eurent lieu sur près de 5 mois suivant la tempête. Il est vrai qu’entre le 8 et le 27 décembre, le thermomètre affichait entre -8°C et -10°C le jour et jusqu’à -27°C la nuit. Enfin, les derniers jours de décembre le temps s’est radoucit. La pluie se mit à tomber et l’illusion d’un printemps anticipé fut évoquée.

Cependant, dès le 5 janvier 1880 le froid reparut avec -10°C pour le reste du mois. Durant toute cette période la rivière de l’Oise gela si profondément que chacun pouvait la traverser à pieds sans le moindre danger. Cet hiver fit même cesser le travail alors que dans le même temps les besoins augmentaient. Des dons charitables et des quêtes furent nécessaires pour atténuer la misère. Après la fonte des neiges l’étendu des désastres fut évalué : les arbres de toute espèce avaient été entièrement gelés. Le froid avait également tué beaucoup d’oiseaux, de gibiers et de bêtes de basse-cour. 

Heureusement, ces neiges abondantes ayant marqué les esprits, fondèrent lentement préservant ainsi la ville du risque d’inondation auquel elle est déjà habituellement exposée. En effet, ordinairement l’Oise débordait en hiver et inondait pendant plusieurs mois les marais qui s’étendent sur sa rive gauche depuis Gouvieux jusqu’au-delà du Lys. 

Le saviez-vous?
L’anecdote peut paraître surprenante mais l’auteur de « L’Ile au trésor » (1883) a bel et bien visité Creil. En 1878, l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson publie « En canoë sur les rivières du Nord », dans lequel il relate son voyage fluvial, de la Belgique à Pontoise. Sous le charme, l’auteur livre une description de l’église Saint-Médard. « L’intérieur (...) était indescriptible, éclaboussé de lumière crues tombant des fenêtres et décoré de médaillons représentant la voie douloureuse.

Creil _5Fi1470_Groupe d'hommes cassant la glace de la rivière Oise gelée, à l'arrière-plan, le pont de fer (février 1895). Photographie de Charles Commessy. Archives Départementales de l'Oise.

mardi 7 novembre 2017

La mendicité au XIX siècle

Depuis longtemps la mendicité a été perçue comme un problème sociétaire récurrent. Entre l'Antiquité et les temps modernes, de nombreuses lois, édits et ordonnances ont été mis en place pour faire travailler les indigents qui constituaient une majeure partie des mendiants.

14Fi58 Arrestation d'un mendiant par deux gendarmes à cheval (1899)
Fonds de la société des Antiquaires de Picardie
Archives départementales de la Somme.

Dans cette perspective Napoléon Ier promulgue le 5 juillet 1808 un décret répressif ordonnant l'installation de dépôts de mendicité dans l'ensemble de l'Empire. Les mendiants, vagabonds et prostitués y sont enfermés et avec la loi des 16-26 février 1810, la mendicité est considérée comme un délit par le code pénal.

Localement, l'administration de la Somme tente, au XIXe siècle, de trouver des moyens pour éteindre le fléau des mendiants. Dès 1844, un arrêté préfectoral interdit l'acte de mendicité dans le département et prévoit l'arrestation puis l'emprisonnement au dépôt de Montreuil-sous-Laon.
Il est vrai que les bureaux de bienfaisance constituent le seul secours d'assistance aux mendiants, il n'y en a cependant pas à Amiens. La ville ne possède que des hospices d'accueil pour les vieillards indigents et les incurables. Ainsi, en 1899, 39 500 affaires de vagabondage sont dénombrées.

Un autre problème sous-jacent évoqué durant ce siècle est la fausse mendicité. Georges Berry, député du 9e arrondissement de Paris, publie en 1897 un rapport de ses expériences personnelles à ce sujet. Il y place les mendiants sans apprêt, différenciés de trois autres catégories mensongères : les invalides regroupant les vrais malades qui vivent de rentes et les faux invalides usant de simulations corporelles ;  les « truqueurs » qui prétendent devoir enterrer un enfant ou encore avoir besoin de vêtements pour une embauche ;  et enfin les adeptes de la mendicité déguisée (diseuses de bonne aventure, saltimbanques, vendeurs de rue ou encore loteries truquées). 


Le saviez-vous?
Le baron James de Rothschild s'est déguisé en mendiant pour servir de modèle à Eugène Delacroix. Un élève pauvre du peintre est rentré dans l'atelier et a pris le baron pour un nécessiteux. Il lui offrit une pièce de 40 sous. Conscient de la pauvreté de l'élève, Rothschild le convia à sa banque pour lui offrir 10 000 Francs afin qu'il puisse finir ses études de peinture.



vendredi 27 octobre 2017

Journée mondiale du patrimoine audiovisuel : Ça tourne, action!


Bien avant la découverte du cinéma, les images avaient déjà appris à défiler. Des visionnaires utilisèrent leurs connaissances scientifiques pour expérimenter sur les effets de la lumière ou les lois de l'espace afin de réaliser le rêve d'une image qui bouge ou se transforme de façon surprenante.

Archives départementales de la Somme - Documents isolés des Archives municipales de Cayeux-sur-Mer - Papier à en tête

Louis Lumière, considéré comme le fondateur du cinéma en France grâce à son invention du cinématographe qui a écrasé tout autre appareil similaire, cité à l'époque comme « le plus perfectionné des appareils à projections animées couvrant 20m² » et permettant de « représenter des scènes de la vie réelle en grandeur naturelle ainsi que des tableaux animés atteignant un degré de netteté et de fixité qui ne fatigue pas la vue des spectateurs ». Louis et son frère, Auguste seront même décorés de l’ordre de St Anne de Russie par le tsar Nicolas II pour leur merveilleuse découverte. 

Le répertoire de projections des débuts du cinéma est aux antipodes de nos productions contemporaines. En 1895 il n’y a ni effets spéciaux, ni cascadeurs, seulement des scènes de la vie réelle, de la prestidigitation ou encore des corps de ballet. 

Cela n’empêchera pas Georges Meliès, réalisateur de films français et illusionniste d'ouvrir de nouvelles possibilités pour cette invention puisqu’il sera le premier, en 1897, a fonder une industrie sur la production et la vente de films alors que les priorités jusque là concernaient seulement la bonne marche d’appareils sur le marché.

En parallèle et pendant que les découvertes et innovations techniques permettent de modifier peu à peu les procédés de mise en scène, la masse croissante des spectateurs assure la rentabilité de films de plus en plus ambitieux et coûteux. Dans le même temps l’intégration progressive d’un public bourgeois, relativement cultivé, suscita des exigences de plus en plus grandes car encore muet autour de 1900, le cinéma est alors le « théâtre du pauvre » avec un public issue du prolétariat. Par la suite, la mise en place de salles dédiées aux projections a d’abord profité à une clientèle relativement aisée. Ce n’est que beaucoup plus tard que ces installations profitèrent au grand public populaire qui se contentait jusqu’alors que de projections foraines.

Plus tard au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’année 1919 a signé un changement de visage pour le cinéma français : le long-métrage remplace les projections « fourre-tout » et pouvant aller jusqu’à 8h de représentation. Durant les années 1930, le cinéma français s’épanouit encore d’avantage via de nouveaux apports étrangers : des cinéastes russes ou encore allemands exilés ou fuyants leur pays. Toutefois, une rupture nette mis fin à cette période faste, en effet seuls quelques films mineurs sont produits en parallèle des films nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. 

Il faudra attendre l’année 1950 et ses 117 films pour constater un grand retour du 7ème art sur le devant de la scène. Le cinéma se diversifie et les années 1960-1979 attestent d’un renouveau certain avec le label « Nouvelle vague » qui s’étend rapidement aux nombreuses productions un tant soit peu qualifiées d’anticonformistes. Enfin, les années 1980-2000 voient les réalisateurs se pencher davantage sur des œuvres intimistes et introspectives mais qui seront peu à peu reléguées au second plan face à la montée en puissance de la mécanique américaine, les films à très gros budgets et leurs effets spéciaux de plus en plus réalistes crevant l’écran.

C’est aussi durant ces décennies qu’est créé le festival du film d’Amiens à l’initiative d’un groupe de jeunes étudiants cinéphiles. Il s’agit maintenant d’une référence internationale en matière de programmation et comptant parmi les 5 plus grands festivals du film en France.
→ http://www.filmfestamiens.org/ 

Le saviez-vous ?
Les cris de brachiosaures dans le film Jurassic Park sont une combinaison de cris d’âne et de baleine.

lundi 16 octobre 2017

Journée mondiale de l'alimentation : "La fabrication du pain"

Nous commençons notre première série de publications en fêtant la journée mondiale de l'alimentation ! Et pour illustrer cela nous vous présentons une photographie sur plaque de verre datant du XIXe siècle : "La fabrication du pain" provenant du fonds photographique de la Société des Antiquaires de Picardie conservée aux Archives départementales de la Somme.


Cote : 14FI49/36.
Auteur : le photographe Riquier.
Dimensions : 8 x 9 cm.








"Un artisanant plutôt ancien"


Ne nécessitant que peu d'ingrédients (farine et eau), le pain est devenu depuis le Moyen-Âge principalement un élément fondamental de l'alimentation occidentale.
La technique de fabrication du pain est aujourd'hui issue d'une évolution s'étalant sur plusieurs siècles. Durant l'Antiquité, les égyptiens, les mésopotamiens ou encore les grecs ainsi que les romains, mettent au point une bouillie de céréales humidifiées et légèrement fermentées pour la pétrir et la cuir.


La Basse-Egypte est à l'époque une importante région céréalière et sa connaissance dans l'art de création du pain est susceptible de remonter à au moins 5000 ans. Cet aliment a même un intérêt pour le monde des morts puisqu'il était disposé dans les sépultures en tant que nourriture pour les défunts dans l'au-delà.
Les grecs font quant à eux partis des premiers à installer le four dans la vie quotidienne, mais à cause des risques d'incendies, des fours publics gérés par des fourniers sont rapidement mis en place. Le modèle se diffusera dans d'autres pays.


Une activité boulangère professionnelle se développe tout de même sur les marchés de l'époque, les artisans sont alors regroupés sous forme de corporations ou de collèges réglementés sur plusieurs aspects du métier dont l'apprentissage et la surveillance des flux de marchandises.


Ce sont les conquêtes romaines qui apportèrent sur notre territoire les premiers fours et les premiers moulins nécessaires à la fabrication de pain. Qui plus est, ces derniers allaient même jusqu'à faire venir d'Athènes de nombreux artisans du pain tellement leur renommée était grande.


Cependant, le pain est majoritairement resté au Moyen-Âge, une "recette" issue des foyers. Chaque ménage préparait sa pâte et la faisait cuir par un fournier qui finit par être partiellement détrôné par des commerçants réalisant l'ensemble de la chaîne artisanale. En effet, les corporations de talmeliers (nom donné à cette époque) obtiennent le droit de posséder leurs propres fours grâce à une ordonnance émise par Philippe Le Bel en 1290.


Les deux métiers continuent d'exister conjointement, les fourniers conservent de leur côté un droit de vente des pains laissés dans leurs fours, et c'est de ces deux activités artisanales que la profession de boulanger est née. Elle s'est normée de plus en plus au cours des siècles et a diversifié au fur et à mesure ses productions en incluant des produits régionaux autres que les siens.


Aujourd'hui, l'hygiène est l'une des principales considérations en matière d'alimentation. Les boulangeries n'y échappent pas : plus de chiens dans les établissements. Le pain c'est bon, sans poils ou puces, c'est meilleur.




Le saviez-vous : Pourquoi une superstition populaire veut que poser le pain du côté gonflé porterait maheur ?



Au Moyen-Âge le bourreau étant un homme occupé lors des jours d'exécution, il n'avait pas forcément le temps d'aller chercher son propre pain aux heures de productions journalières. Ainsi, le talmelier de l'époque mettait un pain de côté pour le remettre plus tard au bourreau et il le retournait pour attester de sa réservation. Dans un foyer, cette pratique revenait alors à inviter le bourreau chez soit et avec les déformations au fil du temps : un certain malheur, de mauvais présages, voire une présence diabolique.

dimanche 15 octobre 2017

Une nouvelle façon de communiquer


Bonjour à toutes et à tous!

L'association PicArchives souhaiterait vous présenter dès maintenant et jusqu'à juin 2018 une série de publications culturelles majoritairement en lien avec les journées mondiales ou internationales. 

A défaut du travail bi-annuel des anciens M2, il a été décidé cette année d’être plus présent sur les réseaux sociaux de l’association, dans un souci d'investissement et de temps en raison de la préparation de notre exposition et de notre table ronde pour janvier 2018.

Ces publications hebdomadaires mettront en avant un document iconographique picard sélectionné par nos soins dans les différents services d'archives départementaux de la région, associé à des anecdotes ou à un contenu de vulgarisation historique plus large ainsi qu'à une rubrique "Le saviez-vous ?". 

Nous commençons dès demain avec la journée mondiale de l'alimentation et un document tiré du fonds de la Société des Antiquaires de Picardie des Archives Départementales de la Somme. 

Twitter de l'association : https://twitter.com/picarchives?lang=fr

lundi 29 mai 2017

Journée d'Etude 2017



Bonjour à tous, 

Comme vous le savez, la journée d’Etude organisée par la promotion du Master 2 MATA arrive à grands pas. Après vous avoir montré en avant-première l’affiche de cette journée sur les archives du pouvoir, voici le programme de celle-ci ainsi que la liste des intervenants y participant.

Un programme riche vous attend avec cette année la participation de plusieurs  intervenants à une table ronde sur la collecte et la communicabilité des archives du pouvoir.

Venez nombreux et n’oubliez pas de réserver, nous vous attendons le 14 juin 2017 à la faculté de droit à Amiens !



samedi 25 mars 2017

Les Archives du Keweenaw National Historical Park

Chaque année, les étudiants du Master 2 consacrent leur second semestre à un stage en service d'archives, avec pour objectif de produire un mémoire de fin d'études sur le sujet de leur choix. Une des membres du bureau de Picarchives a choisi de s'envoler vers le nord du Michigan, à Calumet, pour travailler dans les Archives du Keweenaw National Historical Park.
 
La ville de Calumet se trouve dans la péninsule de Keweenaw, au sud du Lac Supérieur, dans le Michigan. Ses habitants sont issus d'une communauté d'immigrés irlandais, allemands, yankee, français du Canada, etc. Son histoire repose avant tout sur l'exploitation des mines de cuivre, disséminées un peu partout le long de ce que l'on appelle la Copper Range. Au 19ème siècle, la région est dominée par les corporations minières, qui de plus en plus empiètent sur la forêt pour pouvoir creuser. De quelques centaines de personnes en 1840, la population passe à 27 000 habitants en 1874, avec la progression de cette industrie minière. Aujourd'hui que les mines sont fermées, la population est beaucoup plus réduite.
 
Une partie de la ville de Calumet se trouve dans le Keweenaw National Historical Park, un des nombreux parc nationaux des Etats-Unis, qui agit pour la préservation de la région et de ce patrimoine qui a fait son identité. Les archives relatives à ce patrimoine se trouvent dans le Keweenaw History Center. Ce centre se trouve dans l'ancienne Calumet & Hecla Mining Company Public Library. La compagnie a fermé la bibliothèque en 1944 et réaménagé le bâtiment pour y accueillir ses ingénieurs. Ceux-ci le quittent en 1968, succédés par quelques firmes industrielles. En 2001, le bâtiment est racheté par l'organisation qui gère les parcs nationaux américains pour y installer le centre historique de Keweenaw.
 
 
Keweenaw History Center
 
Les fonds d'archives qui y sont conservés sont surtout ceux des anciennes sociétés minières, comme la Calumet & Hecla Mining Company Collection, mais aussi d'organisations fraternelles et religieuses ("Free and Accepted Masons Records"), ainsi que de familles locales ("Anderson - Eklund Family Papers", une famille d'immigrés suédois à Calumet entre le 19ème et le 20ème siècle). On y trouve de nombreux objets ayant appartenus aux mineurs: leurs casques, leurs bottes, mais aussi beaucoup d'objets du quotidien. Cet ensemble patrimonial alimente l'exposition permanente située au Visitor Center de Calumet.
 
 
Si vous cherchiez une destination de voyage, venez-donc visiter Calumet et ses environs!
 
A très bientôt!

jeudi 9 mars 2017

Voyage à Florence

Du 10 au 14 janvier 2017, l'association Picarchives a organisé son traditionnel voyage en compagnie, cette année, de 13 étudiants de premières et deuxièmes années. Le groupe a pu visiter la ville de Florence ainsi que celle de Pise et déambuler dans les rues de ces magnifiques cités italiennes. Nous avons pu visiter la tour et la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Pise, le Duomo, la basilique San Lorenzo, les archives du diocèse de Florence, la galerie des offices et la cathédrale Santa Croce. S'ajoute à cela un éventail d'autres monuments qui serait trop long à énumérer ici.

Nous souhaitons au prochain bureau le même succès pour le prochain voyage !

dimanche 8 janvier 2017

Journée d'Etude 2017

Bonjour à tous,

L'organisation de notre journée d'étude avance bien !
Les intervenants ont tous confirmé leur présence !
De plus, les affiches, les invitations, les bibliographies ont été imprimées et le résultat est top.
Nous vous proposons ci-dessous les visuels de l'affiche et du recto de la bibliographie



De plus, n'oubliez pas de consulter et de partager le nouvel exemplaire des Echos de Picarchives, mis en ligne sur le blog de l'association depuis le 5 janvier. Vous y retrouverez notamment le programme de la JE.
Nous prévoyons de placarder les affiches pour les mois de Mars, Avril à Amiens (Archives municipales, Archives départementales, Musée Jules Verne...) et aux alentours, ainsi que dans nos lieux de stages.

Nous reviendrons très vite vers vous pour d'autres bonnes nouvelles !

A très bientôt !

jeudi 5 janvier 2017

La seconde édition 2016 des Echos de Picarchives est arrivée!

Avec cette édition Juillet - Décembre 2016 du journal de l'association, découvrez la programmation de la journée d'étude 2017 sur les archives du pouvoir, et oubliez vos clichés sur les archives avec la présentation d'un fonds original sur le Canoë Kayak Club.

 Bonne lecture!


------>  Le numéro 9  <------